Le film du mois

Claude Sautet – Les Choses de la Vie

Pour notre sixième séance ce vendredi 21 octobre à 20 heures à l’Eldorado Namur. Au programme un film réalisé par Claude Sautet d’après le roman de Paul Guimard.

Adaptation de Paul Guimard, Claude Sautet et Jean-Loup Dabadie
Dialogues de Jean-Loup Dabadie
La musique a été composée par Philippe Sarde
Le directeur de la photographie est Jean Boffety

Synopsis

« Victime d’un terrible accident de la route, mortellement blessé, Pierre voit sa vie défiler en accéléré. Il réalise l’importance de toutes ces petites choses qui font une vie, ces joies, ces peines qui font une existence.
Et puis, il y a cette lettre….»

Les acteurs

Romy Schneider

Romy Schneider

De son vrai nom Rosemarie Magdalena Albach-Retty, Romy Schneider est née à Vienne en 1938 et est décédée à Paris en 1982.  Elle forgea son destin à force d’énergie et de conscience professionnelle, passant du statut d’actrice impersonnelle à celui de star.

Ses parents étaient comédiens de théâtre et de cinéma.  Il est bon de rappeler que la mère de Romy Schneider, Magda, était proche du régime nazi.  Romy ne l’oubliera pas et voudra en quelque sorte s’en détacher en tournant des films très forts comme « Le Vieux Fusil » et « Le Train »

Elle tournera son premier film, « Les Lilas Blancs », en 1953.  On se souviendra de son rôle de jolie princesse dans « Sissi » et ses deux suites.

C’est en 1958 qu’elle rencontrera Alain Delon sur le tournage de  « Christine ».  Une idylle qui durera six années.  C’est lui qui l’imposera à Jacques Deray pour « La Piscine », en 1968.  Ils se produiront ensemble au théâtre sous la direction de Luchino Visconti pour « Dommage qu’elle soit une putain » en 1961.

Elle sortira complétement  bouleversée de « L’Enfer », œuvre inachevée de Henri-Georges Clouzot en 1964.  Le cinéaste Claude Sautet lui permettra d’exprimer son courage tranquille et sa grande vulnérabilité ainsi que la difficulté d’être femme dans un environnement bourgeois dans une série de chefs-d’œuvre tels que « César et Rosalie » (1972) ou « Une Histoire Simple » (1978).  Elle se donnera entièrement dans l’interprétation de ses personnages au risque de se perdre.  Elle se perdra.  La mort de son fils en 1981 la conduisit à se donner la mort après le tournage d’une histoire bouleversante, « La Passante du Sans-Souci » en 1982.

Sautet disait d’elle qu’elle dépassait le quotidien.  Ses souffrances ont nourri la comédienne, ses souffrances ont emporté la femme.

Michel Piccoli

Michel Piccoli

Acteur, cinéaste et producteur, il est né à Paris en 1925.  Il n’a cessé, tout au long de sa carrière de se remettre en question passant d’un personnage tendre à un autre cynique voire narquois ou loufoque.  Il a laissé, à la télévision, le souvenir d’un admirable Dom Juan, personnage qui lui collera longtemps à la peau.  Jusqu’en 1962, il tournera tout et rien à l’exception de quatre films

« Les Grandes Manœuvres », René Clair, en 1955

« French Cancan », Jean Renoir, en 1955

« Rafles sur la Ville », Pierre Chenal, en 1958 et

« La Mort en ce Jardin », Luis Bunuel en 1956

Il retrouvera encore Bunuel à cinq reprises.  Ce sont Melville et Godard qui vont faire de lui un très grand grâce au « Doulos » et au « Mépris » en 1963.  Il choisira, dès lors, ses metteurs en scène, de Costa-Gavras à Deville, en passant par Demy et même Hitchcock.

Il affinera son image grâce à Claude Sautet et Marco Ferreri qui montreront les deux versants de sa personnalité, le personnage tendre des « Choses de la Vie » et le personnage antipathique voire immonde dans « La Grande Bouffe ».

Il fait preuve de dons multiples et fait partie des comédiens les plus demandés de sa génération à l’instar des Noiret, Serrault et Rochefort aussi bien à la télévision qu’au cinéma.  Il tournera avec les réalisateurs français et italiens, les plus chevronnés : Boisset, Chabrol, Lelouch, de Broca, Elio Petri, Marco Bellochio.

Sa collaboration avec Claude Sautet laisse des chefs- d’œuvre comme « Vincent, François, Paul et les Autres »(1974), « Max et les Ferrailleurs » (1971), ou encore « Mado » (1976) ou « Les Choses de la Vie »  (1969)

Il a souvent offert sa notoriété à des cinéastes débutants comme Francis Girod ou Laurent Heynemann.  En 2011, il nous donne une interprétation magistrale d’un pape tout juste élu et qui hésite devant la tâche qui l’attend dans « Habemus Papam » de Nanni Moretti.

C’est en 1976 qu’il écrit un livre de souvenirs, « Dialogues égoïstes », dans lequel il rend hommage à ses maîtres : Renoir, Bunuel , Ferreri

Le réalisateur

Claude Sautet

Claude Sautet

Claude Sautet, est né le 23 février 1924 à Montrouge et est mort le 22 juillet 2000 à Paris..

Claude Sautet débute sa vie professionnelle au journal Combat comme critique musical. Il fait ses études de cinéma à l’IDHEC (aujourd’hui la Fémis). Après avoir été assistant et scénariste, notamment pour Les Yeux sans visage de Georges Franju, en 1959, il commence sa carrière cinématographique en tant que réalisateur, en 1951, avec un court-métrage, suivi quatre ans plus tard d’un long-métrage, Bonjour sourire (avec Henri Salvador, Louis de Funès et Jean Carmet), qu’il reniera ultérieurement. Il connaît le succès en 1960, grâce à Classe tous risques, avec, en vedettes, Jean-Paul Belmondo et Lino Ventura, qui joue aussi, en 1965, dans L’Arme à gauche. Ce troisième film est boudé par la critique et le public.
À la suite de cet échec Sautet décide de changer de style, et réalise, en 1969, sur un scénario de Jean-Loup Dabadie, Les Choses de la vie avec Michel Piccoli et Romy Schneider à qui il va confier le premier rôle féminin de plusieurs de ses films. L’accueil fait à ce film l’encourage à persévérer dans cette voie des comédies dramatiques. Il tourne ensuite de grands films tels que César et Rosalie, Vincent, François, Paul… et les autres, Max et les ferrailleurs, Une histoire simple, Un mauvais fils, Garçon !, Un cœur en hiver ou encore Nelly et Monsieur Arnaud, son dernier film, pour lequel il reçoit en 1996 le César du meilleur réalisateur, tandis que le César du meilleur acteur est attribué à Michel Serrault.
Il a été aussi scénariste de films comme La Vie de château, en 1965, et Borsalino, en 1970.
Claude Sautet est enterré au cimetière du Montparnasse, à Paris.