Le film du mois

Yves Allégret – LES ORGUEILLEUX

Pour notre cinquième séance ce vendredi 23 septembre à 20 heures à l’Eldorado Namur. Au programme un film franco-mexicain  de 1953, réalisé par Yves Allégret , sur un scénario de Jean Aurenche et Yves Allégret d’après le roman de Jean-Paul Sartre.

Les dialogues sont signés Pierre Bost, Jean Aurenche et Jean Clouzot.
Une musique de Paul Misraki et Gonzalo Curiel.
Directeur de la photo : Alex Philips

Synopsis

« Dans un petit village mexicain, un médecin français alcoolique est devenu une épave.  L’arrivée d’un couple de touristes dont le mari est gravement malade va bouleverser son existence.  Pourquoi est-il devenu cette épave ? »

Les acteurs

MICHELE MORGAN

Michèle Morgan

Michèle Morgan, de son vrai nom Simone Roussel, est née le 29 février 1920 à Neuilly-sur-Seine.
C’est Marc Allégret qui la fera accéder aux emplois de premier plan après qu’elle eut tourné, dès l’âge de 15 ans, quelques films sans grand intérêt. Allégret avait fondé beaucoup d’espoir en elle.
Dans Gribouille, il lui donne Raimu comme partenaire en 1937 et dans Orage, il lui offre de donner la réplique à Charles Boyer en 1938.
Elle joue la femme fatale adoucie en femme-enfant inconsciente de sa beauté et de son pouvoir.
Le mythe Morgan sera créé en 1938 par Marcel Carné et Jacques Prévert dans Quai des Brumes. Le béret, le ciré noir, les cheveux clairs, la photogénie des yeux clairs, le charme de sa voix vont contribuer à l’édification du mythe. Personne n’aura oublié « T’as de beaux yeux , tu sais » prononcée par Gabin. Et comme il avait raison.
Elle retrouve son personnage de femme brisée par la vie dans l’Entraîneuse en 1938 (Albert Valentin)
Et dans Le Récif de Corail en 1939 (Maurice Gleize)
Georges Lacombe lui donnera dans les Musiciens du Ciel, en 1939, le rôle d’une « salutiste » amoureuse d’un mauvais garçon.

Elle retrouve Jean Gabin en 1939 dans Remorques de Jean Grémillon où elle forme avec lui un couple poignant. Elle passe la guerre à Hollywood où elle tourne quelques films d’intérêt moyen.

Elle fera l’unanimité pour son retour en France, en 1946, en interprétant une jeune aveugle dans la Symphonie Pastorale.
Les plus grands réalisateurs tourneront avec elle des films inoubliables comme Les Orgueilleux (Yves Allégret 1953) Le Miroir à deux faces (A. Cayatte 1958) Fortunat A. Joffé 1960) Marguerite de la nuit (Cl. Autant Lara 1952) Landru (Cl. Chabrol 1962) ou encore Benjamin (M. Deville 1968)
Un jeu impeccable, émouvant, une image extrêmement populaire qu’elle pratique le drame, le film noir, la comédie.
Elle tourne son dernier film, Ils vont tous bien (Giuseppe Tornatore) en 1990.
Elle fut l’épouse de Gérard Oury.
Elle a, aujourd’hui, 96 ans

GERARD PHILIPE

Gérard Philipe

Né à Cannes en 1922, Gérard Philippe décède à Paris à l’âge de 37 ans, victime d’un cancer du foie. Il se fera d’abord connaître au théâtre grâce à son élégance, son charme, son sourire, sa fragilité. Il interprétera Sodome et Gomorrhe de Giraudoux puis, le Caligula de Camus, son premier grand rôle. C’est en 1951 qu’il entrera au Théâtre National Populaire où il sera Rodrigue dans Le Cid, Lorenzaccio, Ruy Blas. Il triomphera dans tous ces rôles.
Sa carrière cinématographique débute vraiment en 1944 dans un film de Marc Allégret, Les Petites du Quai aux Fleurs. Le film qui le propulsera au zénith des jeunes premiers sera L’Idiot de Georges Lampin (1946). Un deuxième rôle l’attend celui de François dans Le Diable au Corps de Claude Autant-Lara (1947) pour lequel il recevra le Prix d’Interprétation au Festival de Bruxelles. Ce sont ces rôles sur mesure qu’on lui offrira comme le virevoltant Fanfan La Tulipe (1952), comme Julien Sorel dans Le Rouge et Le Noir (1954) ou le militaire des Grandes Manœuvres (1955). C’est en 1956 qu’il réalisera son unique film, Les Aventures de Till L’Espiègle.
Il interprétera parfois des personnages plus complexes, plus inquiétants, plus ambigus. Il y sera remarquable comme dans Une si jolie Petite Plage (1949) d’Yves Allégret ou dans Montparnasse 19 de Jacques Becker (1958)
Il avait épousé, en 1961, Anne Fourcade qui prit dès ce moment le nom d’Anne Philipe, nom sous lequel elle publia, en 1963, Le Temps d’un Soupir, récit dans lequel elle relate les derniers moments de Gérard Philipe.