Le film du mois

Maurice Pialat – Nous ne vieillirons pas ensemble

Pour notre dixième séance ce vendredi 17 février à 20 heures au Quai 22. Au programme un film réalisé par Maurice Pialat.

Un film français de 1972, réalisé par Maurice Pialat sur son propre scénario, d’une durée de 106 minutes.

A la photo : Luciano Tovoli

Les Comédiens :
Marlène Jobert : Catherine
Jean Yanne : Jean
Macha Méril : Françoise
Christine Fabréga : la mère de Calhoune
Maurice Risch : Michel

Synopsis

«Jean est marié à Françoise. Jean a une liaison avec Catherine depuis six ans. Il l’emmène en Camargue où il dirige un tournage. IL se conduit d’une manière ignoble avec elle. Catherine se réfugie chez sa grand-mère. Jean l’y rejoint. Rupture, réconciliation, nouvelle rupture. Le cycle infernal d’un couple terrible.»

Les acteurs

Marlène JOBERT

Marlène JOBERT

Marlène Jobert est née le 4 novembre 1940 à Alger dans une famille de 5 enfants. Elle est marquée par une éducation stricte et autoritaire, son père étant militaire. Au retour en France, elle aide sa mère qui tient un café-épicerie et s’occupe de ses frères et sœurs. Ils habitent près de Dijon. Elle y suit les cours d’art dramatique avant de rejoindre le Conservatoire de Paris.
Elle doit son premier rôle au cinéma à Jean-Luc Godard qui la fait tourner dans « Masculin Féminin » en 1965. Son talent est confirmé par Louis Malle en 1967 avec « Le Voleur ». Elle doit sa popularité à ses rôles dans « L’Astragale » (Guy Casaril – 1968) et dans « Le Passager de la Pluie » (René Clément – 1969) dans lequel elle donne la réplique à Charles Bronson.
Elle tournera avec les plus grands : Yves Robert (1968- « Alexandre le Bienheureux »), Philippe de Broca (1971 – « La Poudre d’Escampette »), Claude Chabrol (1971 – « La Décade Prodigieuse »), Jean Paul Rappeneau (1971 – « Les Mariés de l’An 2 »), Claude Lelouch (1976 – « Les Bons et les Méchants »), José Giovanni (1969- « Dernier Domicile Connu »), Robert Enrico (1974 – « Le Secret »). Elle sera productrice (M.J. Productions) et chanteuse. Après un dernier rôle en 1989 « Les Cigognes n’en font qu’à leur tête », elle se tourne vers la télévision puis se consacre à l’écriture de contes pour enfants. En 2007, elle reçoit un César d’Honneur pour l’ensemble de sa carrière.
Elle fut une comédienne nuancée, fine, au petit visage tacheté facilement chiffonné et émouvant, aussi à l’aise dans les situations dramatiques que dans les comédies ou les films policiers.

Le Réalisateur

Jean Yanne

Jean Yanne

De son vrai nom Roger-Jean Gouyé, Jean Yanne est né le 18 juillet 1933, aux Lilas et est décédé à Morsains le 23 mai 2003. Son père était ouvrier-lithographe et sa mère couturière. Après un apprentissage en ébénisterie, il commence des études de journalisme en 1950, à Paris. Il sera, dans ce centre de formation, l’amuseur, le provocateur numéro un. Il réalisera des piges pour plusieurs journaux comme « L’Aurore » et « L’Humanité-Dimanche ». Il abandonne le journalisme et se met à écrire des sketches. C’est à cette époque qu’il prend le nom de Jean Yanne.
Il est animateur radio au début des années ’60. Il se lance dans la chanson dans des émissions comiques avec Jacques Martin, Roger Pierre et Jean-Marc Thibault. Il participera à la rédaction de « L’os à moelle ». Il apparaît, avec Jacques Martin, dans une émission caustique, 1=3. Celle-ci sera arrêtée après cinq numéros.
Au cinéma, il incarnait le Français moyen râleur, roublard, égoïste souvent avec un humour grinçant. Il a souvent choqué la France avec son humour au vitriol, à la fin des années ’60 et durant les années ’70. Deux films de Claude Chabrol marqueront les esprits : « Que la bête meure » (1969) et « Le Boucher » (1970) dans lesquels il se montre dépourvu de sensibilité et très inquiétant. Entretemps, il rédigera une série de scénarios de bandes dessinées comme La Langouste ne passera pas. IL obtiendra le prix d’interprétation au Festival de Cannes en 1972, pour sa prestation dans le film de Maurice Pialat, « Nous ne vieillirons pas ensemble »
A partir de 1972, il se tourne vers la comédie et la satire. Il peut y donner toute sa mesure à son esprit caustique, parfois à la limite du délire :

1972 – Tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil

1973 – Moi y en a vouloir des sous

1974 – Les chinois à Paris

1975 – Chobizeness

1985 – Liberté, égalité, choucroute

Il réalisera également une parodie de peplum qui rencontrera un immense succès public : Deux heures moins le quart avant Jésus-Christ (1982)
Il interprétera avec autant de talent le personnage du beauf et celui de l’homme gardant les pieds sur terre et ne se faisant aucune illusion sur la condition humaine. Il aime se moquer de l’autorité. Il aurait fait partie des Grosses Têtes, l’émission de Philippe Bouvard avec ses amis Jacques Martin et Olivier de Kersauson.
Père de deux enfants, il décède d’un infarctus dans sa propriété de Morsains.