À notre programme ce mardi 23 mai 2023
Au Delta – Av. Fernand Golenvaux 18, 5000 Namur – 20h00
Alexandre le bienheureux
Un film d’Yves Robert réalisé en 1968.
Fiche technique
Basé sur un scénario, issu d’une nouvelle d’Yves Robert, avec la collaboration Pierre Lévy-Corti. A la photo René Mathelin. Musique de Vladimir Cosma, la chanson est interprétée par Isabelle Aubret. Une comédie, d’une durée de 100 minutes, produite par : La Guéville , Madeleine Films , Films de la Colombe.
Distribution
Philippe Noiret : Alexandre Gartempe
Françoise Brion : la Grande (l’épouse décédée)
Marlène Jobert : Agathe Bordeaux
Paul Le Person : Sanguin, père de famille nombreuse
Tsilla Chelton : Mme Bouillot, l’épicière
Pierre Richard : Colibert
Pierre Barnley : le curé
Jean Carmet : la Fringale
Le synopsis
Alexandre, homme bon vivant et nonchalant, est cultivateur dans une ferme française de la Beauce. Cependant sa vie quotidienne est dirigée par « la Grande », son ambitieuse mais tyrannique épouse, qui l’épuise en lui imposant chaque jour une liste de travaux démesurée. Devenu brutalement veuf, il éprouve un grand soulagement et se sent libéré de son labeur : il décide de s’accorder un repos qu’il juge mérité, afin de prendre le temps de savourer la vie. Son comportement sème rapidement le trouble dans le petit village par l’exemple qu’il donne, et une partie des habitants décide de le forcer à reprendre le travail. Mais ils échouent, et Alexandre commence à faire des émules…
Bon à savoir
C’est avec ce film que Philippe Noiret, à 36 ans, incarne son premier rôle principal au cinéma, après des années de seconds rôles.
Il s’agit du véritable premier rôle au cinéma pour Pierre Richard, qui va collaborer ensuite plusieurs fois avec Yves Robert, réalisateur du film.
La campagne autour des villages d’Alluyes et de Dangeau, en Eure-et-Loir, accueillit le tournage du film en septembre 1967. La ferme d’Alexandre est la ferme de la Contrée de Beaudoin le long du Loir à Alluyes.
Philippe Noiret
1930 – 2006
Philippe Noiret est issu d’une famille de la petite bourgeoisie provinciale. Après des études chaotiques il découvre, grâce à un de ses professeurs, sa vocation de comédien. Il s’inscrit aux cours d’art dramatique de Roger Blin à Paris, à l’association de l’Éducation par le jeu dramatique (EPJD), fondée par Jean-Marie Conty. Puis il se forme au Centre dramatique de l’Ouest, où il rencontre Jean-Pierre Darras. Après des débuts au Théâtre national populaire (TNP) où il côtoie Jeanne Moreau, Silvia Monfort, Laurence Badie, Anne Caprile et Jean Négroni », il se produit notamment au Théâtre national de Chaillot et au Festival d’Avignon, créé par Jean Vilar. Sa carrière est lancée et il restera fidèle à ses anciennes amours théâtrales. Mais le cinéma lui ouvre également ses portes. Après de la figuration dans « Olivia » (1951), Agnès Varda lui propose un rôle dans « La Pointe courte » (1955).
Il retrouve le grand écran cinq ans plus tard, avec le rôle de l’oncle Gabriel de Zazie dans le métro de Louis Malle (1960). Cependant, son ascension au cinéma est lente. Alors que le paysage cinématographique est marqué par le mouvement de la Nouvelle Vague, il tourne sous la direction de réalisateurs de l’ancienne génération (comme Jean Delannoy, Abel Gance, René Clair, Pierre Gaspard-Huit ou Jean-Paul Le Chanois), dans des films plutôt mineurs de leurs filmographies, le plus souvent dans des seconds rôles. Parallèlement, il commence une carrière internationale sous la direction de réalisateurs comme Peter Ustinov, William Klein, Basil Dearden, George Cukor ou Vittorio De Sica. Certains des films dans lesquels il joue sont de grands succès publics, ainsi Le Capitaine Fracasse (1961) dont la vedette est Jean Marais, Les Amours célèbres (1961) dans le sketch Lauzun avec Jean-Paul Belmondo, Tout l’or du monde (1961) avec Bourvil, La Porteuse de pain (1963) avec Suzanne Flon ou Monsieur (1964) avec Jean Gabin.
Après un rôle dur dans « Thérèse Desqueyroux » de Georges Franju en 1962, il accède au sommet de l’affiche en 1965 dans « Les Copains » d’Yves Robert d’après Jules Romains, puis dans « La Vie de château » de Jean-Paul Rappeneau (Prix Louis-Delluc 1966) au côté de Catherine Deneuve. Ces deux films sont de grands succès publics. Il rencontre également le succès avec « Tendre Voyou » de Jean Becker avec Jean-Paul Belmondo (1966) et « La Nuit des généraux » (1967) d’Anatole Litvak avec Peter O’Toole et Omar Sharif. En 1968, sa carrière prend un nouvel essor avec « Alexandre le bienheureux » d’Yves Robert. Le second film charnière de la carrière de Philippe Noiret est « La Vieille Fille » premier film de Jean-Pierre Blanc, tourné en 1971. Il y donne la réplique à Annie Girardot. C’est un grand succès qui lui permet de s’implanter définitivement dans le paysage cinématographique français, en confortant sa popularité auprès du public. Il enchaine avec « La Mandarine » d’Edouard Molinaro, toujours avec Annie Girardot. Toujours en 1971, il tourne « La Guerre de Murphy (Murphy’s War) », film de guerre britannique réalisé par Peter Yates avec Peter O’Toole dans lequel il interprète un ingénieur français travaillant pour une compagnie pétrolière dans les derniers jours de la Seconde Guerre mondiale au Venezuela.
Tout au long de sa carrière, Philippe Noiret a fait preuve d’éclectisme dans ses choix, lui permettant de s’imposer aussi bien dans la comédie que dans le drame ou les films noirs. Il a également développé une carrière cinématographique en Italie après son interprétation dans « La Grande Bouffe » (1973) de Marco Ferreri.
Sa rencontre avec Bertrand Tavernier est primordiale, plus de sept films ensemble dont des chefs d’œuvres , « L’horloger de Saint Paul » (1974), « Le Juge et l’Assassin » (1976), « Coup de Torchon » (1981), « La Vie et rien d’autre » (1989). Il poursuit sa carrière pour devenir une figure incontournable du cinéma français des années 80’ après avoir marqué notre mémoire cinématographique avec des films comme « Le Vieux Fusil » (1975).
Durant cette décennie, il devient un acteur incontournable du paysage cinématographique, tournant avec les réalisateurs reconnus : Pierre Granier-Deferre, Alain Corneau, Philippe de Broca, Bertrand Tavernier, Claude Chabrol, Claude Zidi ou Ettore Scola, ainsi que dans de multiples films ayant connu le succès. Il joue également des films au budget important comme « Fort Saganne » d’Alain Corneau (1984) ou « Chouans ! » de Philippe de Broca (1988).
En 1984, il tourne le premier volet de la trilogie à grand succès « Les Ripoux » de Claude Zidi, un tandem tonitruant de flics formé avec Thierry Lhermitte, où il initie celui-ci, policier novice sorti de l’école, aux petites combines à l’amiable avec les truands. Il retrouvera son personnage de René Boisrond en 1990 dans Ripoux contre ripoux, puis Ripoux 3 en 2003. Régine, Line Renaud et Grace de Capitani endossent le costume de leurs compagnes prostituées. Il nous laisse aussi des souvenirs dans ses rôles forts comme « Cinéma Paradiso » (1988) et « Il Postino » (1994).
Son talent a été récompensé a maintes reprises :
César 1981 : César du meilleur acteur pour Pile ou face
César 1982 : César du meilleur acteur pour Coup de torchon
César 1985 : César du meilleur acteur pour Les Ripoux
Décoration
2005 : Chevalier de la Légion d’honneur